Introduction
Les cryptomonnaies comme le Bitcoin et l’Ethereum font désormais partie du paysage financier en Suisse romande. Que vous soyez un investisseur particulier ou une entreprise, il est essentiel de comprendre la fiscalité qui s’y applique pour éviter les mauvaises surprises. La fiscalité des cryptomonnaies en Suisse repose sur des principes clairs mais parfois méconnus : distinction entre fortune privée et activité commerciale, imposition des revenus (minage, staking, etc.) et obligations déclaratives spécifiques. Dans cet article guide, nous vous expliquons de manière professionnelle et accessible comment sont imposés les actifs numériques en Suisse en 2025. Nous couvrirons les notions de base (cryptomonnaie, blockchain, minage, staking, DeFi, NFT), les principes généraux d’imposition, le traitement fiscal pour les particuliers et pour les entreprises, les cas particuliers, les démarches de déclaration fiscale crypto, ainsi que des conseils pratiques pour éviter les erreurs courantes. *(Informations à jour au 27 février 2025.)

Notions de base : cryptomonnaies, blockchain, minage et staking

Avant d’entrer dans la fiscalité, rappelons brièvement quelques définitions clés :

Ces notions de base établies, voyons maintenant comment les autorités fiscales suisses traitent ces actifs numériques.

Principes généraux de la fiscalité des cryptomonnaies en Suisse

Aucun impôt spécial dédié aux cryptomonnaies n’existe en Suisse à ce jour (Cryptomonnaies pour les particuliers | RSM Switzerland). Leur imposition se fait selon le cadre fiscal existant, en comparant les cryptomonnaies à des actifs financiers traditionnels. Deux niveaux d’imposition sont à distinguer : l’impôt sur le revenu/bénéfice (pour les gains et revenus réalisés) et l’impôt sur la fortune (pour la valeur du patrimoine détenu). Les principes généraux sont les suivants :

💡 À noter : Nous ne mentionnons pas ici les taux d’imposition exacts ni les barèmes précis, car ceux-ci varient selon les cantons et peuvent évoluer chaque année. Pour connaître les taux d’impôt ou les éventuels abattements applicables en 2025, référez-vous aux informations officielles de l’AFC ou de votre canton (par exemple via le calculateur d’impôt en ligne de l’AF (Cryptomonnaies – Fiscalité)】). L’objectif de ce guide est de comprendre les règles de fiscalité crypto en Suisse plutôt que de détailler des pourcentages qui pourraient devenir obsolètes.

Passons maintenant à l’application concrète de ces principes pour les particuliers et les entreprises, avant d’aborder des cas spécifiques comme le minage ou les NFT.

Imposition des cryptomonnaies pour les particuliers (personnes physiques)

En Suisse, la fiscalité des cryptomonnaies pour les particuliers dépend de l’utilisation que vous en faites. Êtes-vous un investisseur à long terme, ou bien un trader actif ? Cette distinction va déterminer si vos gains sont exonérés ou imposables. Voici les différents cas de figure :

Fortune privée : plus-values crypto exonérées d’impôt

Si vous détenez des cryptomonnaies dans le cadre de la gestion de votre fortune privée (c’est-à-dire comme investissement personnel, sans intention commerciale), les gains en capital que vous réalisez en vendant vos cryptos sont *exonérés d’impôt sur le revenu (Cryptomonnaies pour les particuliers | RSM Switzerland)】. Cette règle, applicable aux actions et autres biens mobiliers, vaut également pour les plus-values issues de la vente de Bitcoin, d’Ether ou d’autres cryptomonnaies détenues à titre privé. En d’autres termes, le gain en capital crypto n’est pas imposé pour un particulier lambda. Par exemple, si vous avez acheté 1 Bitcoin pour 20 000 CHF en 2023 et le revendez 30 000 CHF en 2025, la plus-value de 10 000 CHF n’est pas imposable pour autant que vous soyez considéré comme un investisseur privé et non comme un professionnel.

Conditions à respecter : Pour que vos activités restent dans le cadre de la fortune privée, il faut généralement :

Ces critères sont évalués d’ensemble par l’administration fiscal (Cryptomonnaies pour les particuliers | RSM Switzerland)】. Ce ne sont pas des seuils automatiques, mais des indices. Si vous remplissez toutes les conditions d’une gestion privée, vos plus-values crypto resteront non imposables en Suisse, ce qui est très avantageux. Notez aussi que dans ce cas, les pertes éventuelles sur vos cryptos ne sont pas déductibles fiscalemen (Cryptomonnaies – TaxInfo – Canton de Berne)】 (vous ne pouvez pas réduire votre revenu imposable en cas de mauvaise affaire, puisque symétriquement, les gains ne sont pas taxés).

Exemple concret: Mme Durand achète pour 5’000 CHF de diverses cryptomonnaies (Bitcoin, Ether, etc.) et les conserve plusieurs années. Elle revend une partie avec un gain de 2’000 CHF en 2025. Elle n’a pas utilisé de crédit pour investir et ses gains crypto restent inférieurs à 10% de son revenu annuel. Son activité correspond à de l’investissement privé occasionnel : aucun impôt sur ces 2’000 CHF de plus-value ne lui sera réclamé. Elle devra en revanche déclarer la valeur de ses cryptos restantes dans sa fortune au 31 décembre (voir plus loin comment déclarer).

Activité de trading (quasi-)professionnel : gains imposables

Si, au contraire, vous effectuez de nombreuses transactions de cryptomonnaies de manière intensive, avec une intention spéculative marquée, le fisc pourrait requalifier vos opérations en activité lucrative indépendante (commerce de cryptomonnaies). Dans ce cas, les gains en capital deviennent imposables au titre de revenus d’une activité indépendant (Cryptomonnaies, l’autre face du jeton : les impôts)】. Vous perdez le bénéfice de l’exonération des plus-values privées. En contrepartie, si vous subissez des pertes, celles-ci pourront être déduites de votre revenu imposable, et si vous avez payé des cotisations sociales (AVS) sur ce revenu indépendant, ces cotisations sont également déductible (Cryptomonnaies pour les particuliers | RSM Switzerland)】. Mais attention, le coût fiscal total peut augmenter fortement, car non seulement vos bénéfices crypto sont taxés (impôts fédéral, cantonal, communal), mais vous devez aussi payer des cotisations sociales AVS/AI sur ces revenus indépendant (Cryptomonnaies pour les particuliers | RSM Switzerland) (Cryptomonnaies, l’autre face du jeton : les impôts)】.

Comment savoir si vous êtes considéré comme “trader professionnel” par le fisc ? Il n’y a pas de déclaration d’intention à faire, c’est l’administration fiscale qui juge au cas par cas en analysant votre situation globale. Elle se base sur les critères évoqués plus haut (durée de détention, volume, levier, part du gain dans vos revenus, etc.). Par exemple, réaliser des centaines de transactions par an avec un turnover de portefeuille très élevé, ou utiliser du trading crypto à effet de levier, sont des signaux forts d’activité commerciale. Si vous êtes dans ce cas, nous vous recommandons de consulter un fiscaliste, car vous devrez déclarer vos revenus différemment (bilan comptable, inventaire des positions, etc. à joindre à la déclaratio (Cryptomonnaies – TaxInfo – Canton de Berne)】).

Exemple concret: M. Dupont a fait du trading actif toute l’année 2024 : il a acheté et vendu pour plus de 500’000 CHF de cryptomonnaies, en passant d’une devise à l’autre, avec parfois des effets de levier sur des plateformes de dérivés crypto. Il en tire un gain net de 50’000 CHF. Il utilise ces gains pour subvenir à ses besoins. Il y a de fortes chances que le fisc considère M. Dupont comme un commerçant de cryptomonnaies professionnel. Ses 50’000 CHF de profit seront alors ajoutés à ses autres revenus imposables de 2024. Il pourra par contre déduire certaines dépenses liées à son activité (par ex. frais de plateforme, éventuellement une partie de son matériel informatique) et devra cotiser à l’AVS sur ce revenu. S’il était resté un investisseur privé, ce gain aurait été exonéré d’impôt – la différence est donc conséquente.

Revenus imposables liés aux cryptomonnaies

Que vous soyez un investisseur privé ou un trader professionnel, tous les revenus courants générés par vos cryptomonnaies sont imposables. La notion de revenu ici inclut tout ce qui n’est pas une pure plus-value de cession, par exempl (Imposition des particuliers détenant des cryptomonnaies | ge.ch)】:

En résumé, hormis la plus-value réalisée sur la vente de vos crypto-actifs privés, qui peut être exonérée, tous les flux monétaires liés à vos cryptos sont traités fiscalement. Pensez à bien tracer et valoriser en francs suisses chaque récompense ou revenu que vos actifs numériques produisent.

Imposition des cryptomonnaies pour les entreprises (personnes morales)

Les entreprises (sociétés anonymes, Sàrl, entreprises individuelles pour leur part commerciale, etc.) sont également concernées par les cryptomonnaies, soit qu’elles en détiennent comme investissement, soit qu’elles les acceptent comme moyen de paiement, ou encore qu’elles opèrent dans le secteur crypto. Pour un business, la fiscalité des cryptomonnaies se fond dans le régime général de l’impôt sur les bénéfices et du capital :

En résumé, pour les entreprises suisses, les cryptomonnaies ne bénéficient d’aucun régime fiscal particulier : elles sont traitées comme des actifs générateurs de gains ou pertes, intégrés au bénéfice imposable. L’administration fiscale attend des sociétés qu’elles déclarent correctement ces éléments, ce qui nécessite un suivi comptable rigoureux.

Cas particuliers : minage, staking, DeFi et NFT

Certaines activités spécifiques liées aux cryptomonnaies soulèvent des questions particulières. Voici un tour d’horizon des cas les plus courants en précisant leur traitement fiscal en Suisse :

Minage de cryptomonnaies

Le minage (mining) consiste à valider des blocs de transactions sur la blockchain en échange de récompenses en cryptomonnaies (par ex. 6.25 BTC par bloc miné sur Bitcoin, ajusté périodiquement). Fiscalement, le minage est généralement assimilé à une activité lucrative indépendante dès lors qu’il est exercé de façon régulière et significative (usage de matériel spécialisé, consommation électrique élevée, objectifs lucratifs). En effet, deux cantons phares (Zurich, Berne) considèrent d’office le minage comme une activité professionnell (Cryptomonnaies pour les particuliers | RSM Switzerland)】. Cela implique que :

En synthèse, le minage crypto est imposé comme un revenu d’entreprise dès qu’il prend un minimum d’ampleur. Si vous envisagez de vous lancer dans le minage, préparez-vous à tenir une comptabilité simplifiée de cette activité et à déclarer les coins minés et les dépenses associées.

Staking et revenus de la finance décentralisée (DeFi)

Les revenus tirés du staking et plus largement de la DeFi (intérêts de prêt, rendements de pools de liquidité, etc.) sont traités fiscalement comme des revenus de fortune mobilière classiques. Autrement dit, ce sont des revenus imposables, au même titre que des intérêts bancaires ou des dividende (Cryptomonnaies, l’autre face du jeton : les impôts)】. Voici les points clés pour ces cas :

En bref, la fiscalité DeFi en Suisse est simple dans son principe : tout revenu que vos crypto-actifs produisent est taxable. Gardez trace de ces revenus, par exemple via les rapports fournis par les plateformes ou en notant régulièrement la valeur des récompenses accumulées.

Jetons non fongibles (NFT) et fiscalité

Les NFT (Non-Fungible Tokens) sont un cas à part car ils peuvent représenter des objets de nature artistique ou de collection. La Suisse n’a pas encore de régime fiscal spécifique pour les NFT, mais on peut appliquer *par analogie les règles des cryptomonnaies classiques (Cryptomonnaies – TaxInfo – Canton de Berne)】 :

En résumé, les NFT suivent les principes généraux : vente dans le privé = gain en capital possiblement exonéré, vente dans un cadre professionnel = revenu imposable. Et dans tous les cas, leur détention doit être déclarée au fisc (fortune) comme pour les autres cryptos ou objets de collection.

Obligations déclaratives en Suisse : comment déclarer vos cryptomonnaies

Comprendre la fiscalité est une chose, mais encore faut-il savoir comment déclarer concrètement ses cryptomonnaies dans la déclaration d’impôts. Que vous habitiez Genève, Vaud, Neuchâtel ou tout autre canton de Suisse romande, les obligations sont similaires, avec éventuellement quelques différences de formulaires. Voici les points essentiels pour votre déclaration fiscale crypto :

Déclaration pour les particuliers

En remplissant correctement ces étapes, votre déclaration fiscale crypto sera complète. N’oubliez pas de respecter les délais (souvent fin mars ou fin avril pour les déclarations papier, avec possibilité de prolongation au 15 octobre sur demande, selon les cantons). Si vous avez un doute sur la manière de déclarer un élément, il vaut mieux demander conseil à un expert plutôt que de risquer un oubli. Une déclaration sincère et exacte vous met à l’abri de tout problème futur.

Déclaration pour les entreprises

Pour les entreprises, la déclaration fiscale des cryptomonnaies se fait dans le cadre de la procédure ordinaire d’impôt sur le bénéfice et le capital :

Au final, pour une entreprise, bien déclarer les cryptomonnaies revient à bien tenir sa comptabilité et à fournir toutes les informations nécessaires dans la liasse fiscale. Un cabinet comptable expérimenté (comme ODM Fiduciaire) peut vous faciliter grandement ce travail en mettant en place les outils adéquats.

Conseils pratiques et erreurs à éviter

La fiscalité des cryptomonnaies peut sembler ardue, mais avec un peu d’organisation vous pouvez l’aborder sereinement. Voici quelques conseils pratiques pour vous aider, ainsi que les erreurs courantes à éviter :

En suivant ces conseils, vous réduirez fortement les risques d’écueils. L’important est d’anticiper (tenir ses comptes à jour, se renseigner en amont) et de s’organiser. Ainsi, la période de déclaration fiscale ne sera plus un casse-tête insurmontable, même avec plusieurs wallets et exchanges à gérer.

Conclusion

Les cryptomonnaies offrent de formidables opportunités d’investissement et d’innovation financière (blockchain oblige), et la Suisse bénéficie d’un cadre fiscal plutôt favorable pour les particuliers (exonération des gains en capital privés notamment). Cependant, “favorable” ne veut pas dire “hors impôts” : il est crucial de comprendre quelles sont vos obligations en matière d’impôts sur les cryptomonnaies et de vous y conformer. En 2025, l’administration fiscale suisse traite les crypto-actifs de manière cohérente avec les autres formes de revenus et de patrimoine, et des sources officielles (AFC, administrations cantonales) existent pour vous guider en cas de doute.

Que vous soyez un HODLer de longue date ou une entreprise intégrant la blockchain dans son modèle d’affaires, une planification fiscale adéquate vous évitera des surprises et vous permettra d’optimiser votre situation dans le respect des lois. ODM Fiduciaire, notre cabinet comptable en Suisse romande, est là pour vous accompagner : de la tenue de votre comptabilité crypto jusqu’à la préparation de votre déclaration fiscale, en passant par des conseils personnalisés sur la fiscalité des cryptomonnaies en Suisse.

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